L'amour et la redevance en Haïti
Selon une approche anthropo-culturelle en Haïti, l'homme est considéré comme l'être fort et en amour on voit souvent l'homme comme l'être protecteur, le fighter, le personnage principal de la famille qui doit sacrifier sa personne pour assouvir les désirs de sa femme. Et, malgré tout, on n'arrête pas d'intégrer le rapport de force dans la sexualité. On pense que faire l'amour avec une femme est considéré comme un abus, surtout en prenant compte des mots utilisés pour décrire la sexualité en Haïti. Ces mots se rapportent directement à la violence: kraze, plumen, flanbe, koupe etc., Dans cette nomenclature, ou peut voir aisément la présence du rapport de domination parce-qu'en Haïti, on ne va pas dire que «j'ai fait l'amour avec cette femme», mais plutôt «Mwen kraze manzè». Et ce n'est pas sans raison qu'on pense que faire l'amour avec une femme rime avec une obligation de rester avec elle pour la vie, car faire l'amour est représenté comme un abus et la sexualité est un panier à charges en Haïti. Mais, maintenant, qu'est-ce que c'est que l'amour, dans son essence?
La sexualité, ou le sexe, est considérée comme une chose sacrée en Haïti, dans les mœurs et les coutumes. On considère l'acte sexuel comme une faveur ou comme la récompense d'une service. On normalise cet aspect de la sexualité, et parfois cela exclut le côté sentimental des choses. On ne voit pas la sexualité comme un besoin naturel et la virginité est considérée comme sacrée. La sexualité et la virginité sont réservées aux hommes qui sont mariés et l'amour devrait se consommer exclusivement après le mariage. Par exemple, jadis, si une femme fraîchement mariée n'est pas vierge, sa famille était tenue de dédommager celle de l'époux.
L'amour comme mot et concept a plusieurs definitions et est considéré comme un sentiment vif qui pousse à aimer quelqu'un, à vouloir du bien, à l'aider. D'ailleurs Damso l'avait bien dit «aimer quelqu'un c'est vouloir du bien à cette personne». On ne peut parler de faire l'amour sans parler de l'amour en soi parce que généralement les femmes veulent l'amour avant l'acte sexuel, «On doit s'aimer, tu dois être mon mec etc.,»: c'est leur crédo. On entend souvent ce genre de discours de la part des meufs. Parlons un peu du sujet principal: «faire l'amour».
«Faire l'amour» est cette expression qui désigne l'acte sexuel entre deux ou plusieurs personnes, souvent associé à des sentiments d'intimité, de connexion émotionnelle et de passion. Faire l'amour implique directement la communication, le consentement car la négation du consentement implique un viol. Du coup, l'accord du partenaire est vital avant l'acte sexuel. Après, l'intimité émotionnelle doit être présente dans l'acte car cela nous permet de comprendre les non-dits et de faire de ce moment un instant unique parce qu'à la base la sexualité est un besoin physiologique et un pont d'or jeté vers le plaisir. Un moment réussi sublimé par la jouissance des deux côtés.
L'acte sexuel est fait d'échanges, d'ailleurs après un acte sexuel on se sent tous épuisés dans la majorité des cas. Le sommeil succède l'acte. Les échanges pendant l'acte sont multidimensionnels, d'ailleurs les croyants parlent de l'échange spirituel qui entraîne avec elle les énergies et les ondes, entre autres. Selon ces gens, après un acte, selon l'énergie émise par ton partenaire, tu peux faire du progrès, réaliser plein de choses, tout comme tu peux trouver l'inverse et subir des déconvenues. L'échange peut être physique ou émotionnel, comme dans le paragraphe susmentionné.
La sexualité est à la base un besoin physiologique et un acte qui tend vers le plaisir. si faire l'amour est synonyme de plaisir, en aucun cas il ne peut s'accomoder d'une redevance envers qui que ce soit. On a tous perdu de l'énergie, on a tous libéré pas mal d'hormones durant l'acte sexuel, s'il devait y avoir une redevance, ce serait dans les deux cas. Cependant, on peut toujours avoir du respect entre nous, comme Youssoupha l'a dit. Amoureux ou pas, ça s'appelle faire l'amour. Est ce que le respect doit être une obligation?
D. Matino Sensiny SAINT-VIL.
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RépondreSupprimerMoi, je trouve ce texte très pertinent, car il met en lumière la perception de l’amour et de la sexualité en Haïti, mon frère. C’est un très bon travail ! Il montre bien comment le langage reflète une vision de domination plutôt que de partenariat et soulève une question essentielle : doit-on une redevance après un acte sexuel ?
RépondreSupprimerJ’apprécie particulièrement l’accent mis sur le consentement et le respect mutuel, qui sont fondamentaux dans toute relation.
En somme, c’est une réflexion intéressante qui invite à repenser nos conceptions culturelles sur l’amour et la sexualité. Bonne continuation, bro, Matino !
Le texte soulève des points pertinents sur la perception de l’amour et de la sexualité en Haïti, notamment l’idée de "redevance" après un rapport sexuel et l’association fréquente de la sexualité à la domination. L’analyse du poids des mots et de l’importance du consentement est intéressante, bien que certaines idées mériteraient d’être approfondies, notamment l’évolution des mentalités. La conclusion insiste à juste titre sur le respect mutuel, mais la question finale sur son caractère obligatoire pourrait être mieux nuancée. Un texte intéressant qui invite à une réflexion plus large.
RépondreSupprimerBeau travail frangin !
Le texte est vraiment intéressant, il me fait rire un peu. Mais on doit ajouter que ce texte mentionne des réalités sur la perception de la sexualité en Haïti. Dans notre société, le sexe est perçu comme un combat de boxe, pourtant c'est un activité qui vise le plaisir. Je tiens à féliciter Matino pour ce travail et lui souhaiter une bonne continuité.
RépondreSupprimerC'est un beau texte
RépondreSupprimerCe texte nous plonge directement dans les conceptions que beaucoup de femmes et d'hommes ont sur ce à quoi nous pouvons nous rapporter en faisant l'amour, parfois certains vont même jusqu'à faire des comparaisons pour se demander si les Haïtiens savent vraiment aimer ou accepter qu'au moment du sexe c'est bénéfique pour les deux personnes. Alors, si cela nous profite à tous les deux, dois-je avoir une dette envers toi ? Parce que, pendant et après ce moment tout ce que nous avons à partager ensemble c'est du plaisir. Ce qui devrait être notre priorité dans une relation sexuelle avant toute autre chose, c'est notre concentration. En aucun cas, l'amour ne devrait être un espace où l'homme perd toujours et où c'est lui qui en paie le prix. .Faire l'amour doit respecter le nom qu'il porte "si faire l'amour est synonyme de plaisir, en aucun cas il ne peut s'accomoder d'une redevance envers qui que ce soit".
RépondreSupprimerBon travail frère, Matino!!!!
Une texte enrichissante ,Franchement félicitations mais par contre je trouve que tu vas au delà de nôtre tradition par exemple quand tu as invoquer le fait de dédommager l'époux car c'est possible que dans des traditions africaines. En effet le fait que << faire l'amour se traduit par des mots considéré comme violence en créole c'est vraiment rigolo mais tu dois penser à l'effet que une traduction peut se faire de différentes manières dans le sens que ça peut être belle dans une langue et se traduit comme grossière dans une autre .
RépondreSupprimerFélicitations à l'auteur, 🙏 il maîtrise parfaitement son art.
RépondreSupprimerUn immense merci pour votre soutien précieux, vos commentaires inspirants et vos réactions qui me motivent chaque jour !
RépondreSupprimerJe vous promets de ne jamais lâcher ma plume✍️
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